Mes premiers mois en Nouvelle Zélande


Aujourd’hui cela fait 45 jours que je suis arrivée en Nouvelle Zélande et tout particulièrement à Auckland.






Ce blog n’aura pas pour vocation de parler des conseils et astuces pour préparer son voyage en Nouvelle Zélande ou ailleurs et comment vivre sur place. D’autres personnes se sont déjà chargées d’en faire des articles très détaillés et je n’ai pas la prétention de pouvoir faire mieux.

Cet espace aura plus pour vocation de parler de mes états d’âme, de mes rencontres et de mes expériences de voyage. Un peu une sorte de carnet de voyage mais pas au quotidien car je ne suis pas assez disciplinée pour être aussi régulière. C’est Mathilde qui va être contente que j’écrive enfin sur moi-même bien que cela ne soit pas sur du papier ^^

Alors comment je vais depuis mon arrivée en Nouvelle Zélande ?

Je peux dire aujourd’hui que je vais relativement bien même si je suis passée par multitudes d’émotions.

Déjà premièrement une énorme fatigue à mon arrivée, liée à mes 33h de voyage et au peu d’heures de sommeil dans les avions. Puis un léger choc quant au décalage de temps, de température, de saison… et la hauteur des buildings dans le centre-ville d’Auckland qui me faisait me sentir toute petite.

Arrivée dans ma famille d’accueil où il a fallu apprendre à vivre dans une famille qui a ses habitudes et au quotidien avec des jeunes enfants (notamment réapprendre à changer une couche haha) et trouver son rythme là-dedans. J’ai été très bien accueillie par la famille et mise à l’aise même si mon ancienne indépendance me manque parfois. Cependant, cela m’assure une relative sécurité et me permet d’économiser de l’argent, même plus d’argent que prévu car j’ai trouvé une deuxième travail en tant que plongeuse dans un restaurant. Et je progresse dans ma compréhension de la langue.

Néanmoins, il me tarde de balancer toute cette stabilité et sécurité pour retrouver la sensation de liberté que me procure le voyage et l’adrénaline qui en découle. Je ne rêve que de pouvoir prendre la route avec un van ou me poser sur le bord de celle-ci avec mon pouce en l’air pour sentir de nouveau le vent de l’aventure souffler sur mon visage, l’excitation de la découverte, le frisson de l’inconnu et la simple joie de la rencontre de l’autre et de soi.

Ce rêve qui devient constant est sûrement lié au fait que j’ai un peu de mal à trouver ma place où je suis. Alors il est vrai que je ne suis là que depuis 45 jours, que cela fait peu de temps pour prétendre à avoir déjà des amitiés durables. Cependant, cela fait 45 jours que je vis au même endroit, dans la même maison alors que cela fait plus d’un an que je n’avais plus de chez moi (même si j’ai été stable 4 mois dans un appartement).

Durant cette année de mouvement sur Lille, la chose stable qui me permettait de maintenir mon équilibre était la présence de mes amis et de ma famille. Cet amour que je ressentais lorsque je les voyais, lorsque je leur parlais ou même pensais à eux et à nos histoires. Alors il est vrai que les moyens de communication d’aujourd’hui permettent de se parler à l’autre bout du monde mais cela reste différent car je ne peux pas les voir quand je veux, être présent à leurs côtés, les voir pour de vrai et les toucher.

Par chance, je suis une personne très sociable et n’ai pas peur d’aller à la rencontre de l’autre. Et j’en ai fait des rencontres, des soirées et des week-ends. Merci encore à la communauté couchsurfing d’exister. Néanmoins, aussi sympathique qu’étaient ces rencontres, celles-ci restent encore de surface car groupes d’amitié déjà existants, cultures différentes donc approches de l’amitié différentes…

J’apprécie ce genre de rencontres et d’amitiés mais j’ai plutôt l’habitude de les rencontrer sur la route, ce qui les rend plus intenses car durent peu de jours. Or, je m’étais fixée comme objectif de rester au même endroit durant 6 mois. D’où ce mélange paradoxal entre une stabilité géographique et des émotions de rencontre que j’expérimente habituellement en mouvement.

Je me rends compte que plus les années passent, plus je me sens une fille de la route. Mon année d’hébergement chez les amis pendant un an n’a pas arrangé les choses. Même si être sur la route peut être parfois épuisant, la sensation de joie et d’excitation que cela me procure me satisfait bien plus.
Ma vie à Lille était mon roc. Je n’avais jamais cette sensation de lassitude car entourée de mes amis et vivant dans une ville dynamique, mon excitation était sans cesse renouvelée.

Or, aujourd’hui éloignée de Lille et sans date de retour, je me rends compte que j’ai des difficultés à me poser à la même place. J’ai un besoin constant de mouvement. Comme un avion en papier qui suit les courants d’air. Je sais que ce style de vie aura ses hauts et ses bas mais comme tout style de vie que l’on choisit de vivre.

Alors, si on devait conclure sur mes états d’âme à ce jour, je vais relativement bien. Même si je ne me sens pas entièrement à ma place à Auckland, c’est une sensation dont j’ai pris complètement conscience et que j’ai intégré. C’est pour cela que je ne me forcerai pas à rester absolument 6 mois dans ma famille si le besoin de partir se fait trop sentir. Lorsque j’ai décidé de partir à l’aventure sur du long terme, j’ai choisi d’être pleinement à l’écoute de mes sensations et émotions et de les suivre qu’importe ce que je vis et ce que je vivrai en les suivant.

C’est une sensation assez nouvelle pour moi, qui a été pendant des années à l’écoute des autres et un peu moins de moi. Je me sens enfin en paix avec mon esprit et mon cœur. Il m’arrive encore d’avoir des pensées mélancoliques et négatives notamment la nuit mais j’ai toujours regardé le verre à moitié plein et fait preuve d’optimisme.

Aujourd’hui, je vois le verre plein et je viens à peine de commencer à en faire le tour.







"Etre différent n'est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même" 
(Albert Camus)



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